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6 juin 2019 4 06 /06 /juin /2019 00:03
L’Intelligence Artificielle n’existe pas

L’Intelligence artificielle n’existe pas                  

 

Un ami m’a remis ce livre écrit par Luc Julia. Les « choses » viennent vers vous comme cela, on ne les attend pas et pourtant elles vont contribuer à mieux respirer et peut-être à reprendre notre respiration. L’auteur, dans la présentation de son ouvrage nous dit : » dans ce livre je vous invite à me suivre de mon petit village près de Toulouse à la Silicone Valley sur les traces de cette fameuse « intelligence artificielle » à propos de laquelle on entend dire tant de bêtises, pour comprendre de quoi il s’agit exactement et anticiper ce qu’elle peut nous réserver à l’avenir. Car, aujourd’hui, je l’affirme « l’intelligence artificielle n’existe pas ».

C’est en quelque sorte une information qui tombe comme une bombe. Comment l’I A n’existe pas alors que depuis des décennies on ne parle que de ses bienfaits et même aujourd’hui voir un Ministère être mis en place sur le sujet affirmant haut et fort que le numérique sauvera le pays.

Merci Luc JULIA d’avoir osé écrire ce livre, c’est votre vie avec des connaissances mathématiques et informatiques manifestes. Pourquoi acheter ce livre, tout simplement parce que son auteur est reconnu comme l’un des développeurs français les plus influents dans le monde numérique. Nous devons le remercier de se dévoiler tout simplement, d’où il vient, son environnement intime nous permettant de mieux cerner ce qu’il veut nous transmettre et pourquoi il a le courage de le faire.

J’ai relevé quelques passages où il nous raconte ce qu’il est en tant qu’homme.

Il nous apprend : « j’aime croire ressembler à Napoléon…. En raison de son côté visionnaire bâtisseur, spécialement dans les domaines de l’administration et de l’Education…comme lui, je dors peu depuis tout petit (p.24)

« on a découvert  que j’étais daltonien – je me suis demandé pourquoi j’étais très sensible aux peintures de Van Gogh et beaucoup moins à celles de Rembrandt…. En 1990 France info m’apprenait que Van Gogh était daltonien…. (p.22)

(p.15) « il fallait que je vive vite, mon père et mon grand père ayant vécu 17 469 jours décédés de la même maladie. Celle-ci m’a atteint mais j’en suis sorti »

(p.26) « l’esprit de compétition vient de ma mère, ancienne championne de basket. J’ai découvert la vraie compétition grâce à l’athlétisme- celle du sport individuel où l’on ne peut pas blâmer le reste de l’équipe parce que l’on en est le seul responsable. Je me suis désintéressé du rugby, j’ai pris goût à la compétition, je trouvais excitant de se battre et de remporter une victoire, j’étais sûr et certain que j’allais gagner, que le travail fourni paierait. Je suis très opiniâtre, n’abandonne jamais » Et puis dans le préambule de l’ouvrage il nous confie « j’ai toujours aimé les Mathématiques  c ‘est une science exacte, précise et rassurante qui est  basée sur des preuves objectives »

 J’ajouterais que votre père était professeur de Mathématiques, que vous aviez 11 ans quand il est mort à 47 ans et votre mère professeure d’école et que vous avez habité dans des maisons de fonction un peu à l’écart du village. Vous ajoutez qu’enfant vous aimiez construire des cabanes, pêcher la grenouille, explorer la nature et profiter de toutes ces merveilles qui vous étaient offertes et que vous bricoliez, ce qui vous a amené à essayer d e construire un robot pour faire votre lit.

Toutes ces notes intimes nous permettent de suivre tranquillement votre évolution étonnante avec cette force qui était en vous.

Donc merci pour cet ouvrage, un peu une confession, un avertissement pour notre société qui avait besoin de cet éclairage honnête.

Chacun en vous lisant pourra livrer ses propres expériences, ses propres convictions.

Dans mon cas, j’ai rencontré l’I A en 1992. J’étais alors Directeur du Laboratoire de Recherches de Tours et Président de l’Institut français du Goût – deux activités complémentaires, la première utilisant des méthodes d’analyses aux résultats reproductibles attachés à la composition de ce que nous respirons, buvons et mangeons, et la seconde utilisant nos cinq sens pour cerner les « qualités secondes de ce que nous mangeons et buvons, c'est-à-dire le goût et dont les résultats ne peuvent être reproductibles.

A cette époque le Professeur Laurent SIKLOSSY du Laboratoire de l’Intelligence artificielle de l’Université de Savoie prit contact avec moi et me rendit visite pour envisager une collaboration sur un sujet qu’il nommait « le goût chez l’ordinateur ». Je ne pouvais évidemment demeurer indifférent et une de ses chercheuses vint au laboratoire pendant quelque temps afin de se familiariser avec la technique d’examen sensoriel des aliments et boissons selon la méthode que j’avais publiée en 1971. Il s’agissait d’une hongroise Katalin BOGNAR qui soutint sa thèse à l’Université de Savoie le 7 mai 1997 sur le sujet « modélisation du Goût ». J’avoue qu’à l’époque j’étais dérangé par l’utilisation des termes de l’I A car ce n’était pour moi qu’une contribution scientifique technologique offert à l’homme pour en savoir plus.  En définitive, le bilan s’établit chez l’homme dans son cerveau selon ses connaissances acquises et par sa propre expérience même la plus humble. J’intéressais les spécialistes de l’I A par la méthode d’examen sensoriel évidemment mais surtout par la publication des descripteurs rencontrés lors de la dégustation des aliments et des boissons : pour la bière de l’ordre de 500 mots, les beurres, 200 mots, les fromages 500 mots et le vin , l’aliment le plus riche en vocabulaire plus de 1000 mots

Ce dont je m’étais rendu compte c’est que les descripteurs utilisés sont, après la dégustation et leur révélation par le verbe, des agents qui s’effacent devant les suivants, le cerveau de l’homme étant en permanente évolution et ne pouvant revivre un instant mais seulement profiter des instants précédents, de ses acquis pour appréhender pleinement les instants à venir afin de ne pas les laisser s’échapper.

J’ai eu en effet cette chance, du moins c’est ce que je pense, de comprendre que l’intelligence artificielle exploitait « du bois mort » car ce n’est pas le mot seul qui compte mais le ton avec lequel il est dit.  Dans mon activité j’étais en permanence dans le vivant, expliquant pourquoi dans les années 1970 j’avais pensé apprendre à des adultes à goûter suite au séminaire organisé par le Professeur Terroine sur les propriétés organoleptiques des aliments au CNRS en 1964, puis à des enfants en âge pré-pubère afin que leur corps gustatif soit bien installé. En effet quel bonheur j’ai pu avoir en voyant des enfants prendre sur leur temps pour entendre une pomme leur parler. Oui, lorsque j’ai commencé à adopter la méthode d’éducation au goût chez l’enfant je me suis rendu compte que son cerveau n’était pas encore encombré, libre et pouvait entendre cette pomme lui parler pour ensuite lui permettre d’exprimer son ressenti par des mots qu’il savait écrire sans faute et dont il avait apprécié leur « poids » par sa propre expérience. Progressivement il avait une culture, sa culture de la famille des pommes qui n’était pas forcément celle de son petit voisin aux appréciations plus nuancées.

 Ainsi Luc Julia montre cet aspect p.177 en écrivant « c’est en comparant l’Intelligence artificielle à l’intelligence humaine que l’on s’aperçoit à quel point l’I A se concentre sur un domaine d’activité et néglige le vécu, la sensibilité, l’assimilation d’expériences, en un mot la multidisciplinarité »

La multidisciplinarité, nous la retrouvons chez l’enfant qui croque la pomme et par ses cinq sens simultanément entend la pomme lui parler. Il avait le désir de goûter à cette pomme, il a fait l’effort de l’éplucher comme on le lui avait montré, il a fait un autre effort celui de la porter en son palais et de la croquer, alors là sous un bombardement multi sensoriel il a eu le plaisir attendu. Mais celui-ci peut être insuffisant, la pomme lui racontant « tu aurais dû voir à ma peau au reflet légèrement vert que je n’étais pas encore tout à fait mûre, il fallait savoir attendre 3 ou 4 jours pour me goûter. Il fallait lui donner le temps de terminer mon mûrissement » Le mathématicien va alors me dire, je peux mettre une sonde et ainsi mesurer ce stade de murissement. Oui, en effet, mais l’enfant n’aura pas appris à utiliser ses cinq sens qui sont à sa disposition gratuitement et en permanence.

J’aime communiquer avec les acquis de mon prochain et le voir grandir dans la connaissance chacun à son rythme.

A plusieurs reprises vous soulignez la place de l’interdisciplinarité dans notre évolution et même la réclamez aujourd’hui pour aller plus loin.  Bien des Scientifiques font la même démarche. Mais il y avait, je crois, en 2010 environ 8000 disciplines enseignées en ce monde.  Alors, oui, je mesure aujourd’hui la chance que j’ai eue d’avoir œuvré dans la pluridisciplinarité allant quérir lorsque j’en avais besoin la référence, l’application d’une recherche qui me permettait d’améliorer mon domaine de la chimie analytique, de l’agronomie, de l’œnologie, ces deux sciences étant composées d’un ensemble de disciplines qu’il faut savoir retenir afin de ne pas dénaturer la science que nous servons. Et si j’ajoute « le goût » c’est un ensemble pluridisciplinaire, pluriculturel et pluri-sensoriel. Ainsi lorsqu’une nouveauté paraissant utile se présente on peut l’examiner et ainsi elle risque de devenir un progrès.

C’est ainsi que j’ai « informatisé » mon service dans les années 90, les avancées des technologies améliorant le débit des analyses et abaissant leur coût permettant de faire profiter à un plus grand nombre le bénéfice des résultats. Mais personnellement si j’ai un téléphone qui « sait tout », j’écris encore à la main. En évoquant ce téléphone qui « sait tout » c’est un bien car tout le monde pauvre ou riche peut tout savoir en un temps record. Mais la démarche ne s’arrête pas là il faut atteindre la Connaissance et cela personne ne peut le faire à notre place. Con-naissance, faire entrer la connaissance en nous, cela ne peut se faire que par la voie expérimentale.

Vous abordez P.272 un sujet qui a le droit de nous inquiéter : « l’une des craintes que les gens ont à propos de l’I A c’est qu’elle soit utilisée par des dictateurs pour nous soumettre » …. Pour nous rassurer vous ajoutez « il devient du coup beaucoup plus difficile pour un dictateur de dissimuler ses agissements, précisément parce que la technologie a rapetissé le monde et que les informations circulent à une vitesse jamais vue »

Cela est bien vrai – en ce début d’année 2019 lorsque l’on nous informe sur les concurrences entre Américains, Russes, Chinois, on peut penser que comme pour l’arme atomique il y aura des accords entre les pays pour se partager le gâteau effrayant de la domination. Vos analyses sur le BLOCKHAIN sont précises en indiquant que « les points positifs résident essentiellement dans le fait que ses utilisateurs contrôlent l’ensemble de leurs informations et de leurs transactions, qu’il n’a pas de point unique de défaillance et qu’il est mieux à même de résister aux attaques malveillantes » et vous terminez « ses coûts d’investissements initiaux élevés pourraient avoir un impact, celui d’un rôle dissuasif sur son adaptation à grande échelle. »

Si l’on est capté par tout ce que vous avancez, j’insisterais sur l’aspect écologique que vous soulevez p.270 : « il est donc important d’essayer de chercher des solutions qui fonctionnent plus comme notre cerveau humain, c'est-à-dire en utilisant beaucoup moins d’énergie. Pour vous donner une idée, DEEP MIND consomme plus de 440.000 watts par heure juste pour jouer au Go, alors que notre cerveau fonctionne avec seulement 20 watts par heure et peut effectuer bien d’autre taches. La réalité est que les méthodes et algorithmes utilisés en IA sont très différents des raisonnements effectués par les humains ».

A chaque page de ce livre vous essayez de nous alerter ou plutôt vous alertez la terre de France, votre terre natale. Encore quelques exemples p.206  «  le sport a aussi une place importante et s’effectue au grand air avec l’aide de robots qui montrent à vos enfants la façon dont le corps doit être placé » Que devient le professeur ?

P..207 « votre fils pourra faire de la musculation et obtenir des informations pour s’hydrater correctement et savoir quoi manger et quand »

C’est pour moi une mise en condition, on s’empare de l’enfant, ne laissant pas au cerveau la décision du choix – celui-ci exclus s’endort.

« Vos enfants n’ont plus besoin de cartable ou de manuels scolaires. Tout est dénaturalisé et accessible depuis le bureau qui devient une table de travail composée d’un grand écran avec lequel ils peuvent interroger de diverses manières »

C’est alléchant mais je ne suis pas certain que cette situation soit accessible matériellement à tous les enfants.

Avant (P.190) vous parlez des objets « mais ce n’est que lorsqu’ils seront complètement intégrés à leur vie quotidienne et qu’ils leur apporteront un vrai plus que les vrais gens se mettront à les utiliser et à les apprécier »

J’avoue être dérangé par votre terme « les vrais gens » cela laissant supposer qu’il y en aurait des faux

Pour continuer sur cet aspect p.117 « la perception et les réseaux de neurones n’ont rien à voir avec notre cerveau.  C’est une vue de l’esprit, une belle abstraction, mais nous ne savons même pas comment fonctionne notre cerveau aujourd’hui »

Les neurophysiologistes ne sont certainement pas d’accord avec votre affirmation. Ce qui demeure c’est que pour que le cerveau fonctionne il faut l’alimenter et l’alimenter par du vrai, du propre, de l’utile à l’évolution de nos sociétés autour de cet humanisme dont les principes nous ont été transmis pour un bien être sur terre dans le respect de celle-ci. Pour illustrer je vais raconter une anecdote vécue il y a à peine quelques jours. Etant rassemblés en Bourgogne aux terroirs confirmés par la reconnaissance par l’UNESCO de ses 2137 climats, une soixantaine de vignerons, français, américains, italiens et grecs pour échanger sur le thème « la mémoire du vin ». Je présentais le sujet en rappelant qu’il n’y a pas une seule mémoire mais plusieurs : celle de l’air, c'est-à-dire le climat et l’autre : la terre. A partir de ces deux réalités naturelles, la première mobile et la seconde fixe l’homme va planter une vigne en choisissant un ou des cépages, la conduit, la protège pour récolter des raisins mûrs, les vinifie pour leur permettre de devenir du vin ; Celui-ci sera élevé puis mis en bouteille où il murira. Une série d’empreintes qui ne doivent pas altérer mais embellir les deux premiers, c'est-à-dire le terroir, mot qui n’existe pas en anglais mais que nos amis vignerons américains ont adopté en nous faisant déguster un vin produit comme nous le leur avons conseillé il y a une trentaine d’années à 600 mètres d’altitude pour « cueillir » les empreintes de l’endroit et les placer au fond d’un verre. Tout cet ensemble ne peut être révélé que par la dégustation, c'est-à-dire, destruction de la matière sur un palais, analyse et intégration des différentes stimulations et identification, selon les acquis du goûteur, c'est-à-dire sa mémoire. Ainsi la mémoire du vin ne peut être révélée que par celle de l’homme cultivé sensoriellement sur le sujet. Tout est simple. Si chaque vigneron lors de cette grande réunion a pu présenter son vin par les techniques modernes de projection avec graphique, tableaux, schémas, coupes géologiques ... C’est sa dégustation qui nous a révélé cet ensemble d’empreintes permettant au vin de revendiquer une appellation d’origine en nous offrant une image sensorielle immatérielle. Et là encore l’UNESCO désigne le repas français c'est-à-dire son contenu du verre et de l’assiette conduisant à une gastronomie harmonieuse classé comme patrimoine immatériel de l’humanité. Cela souligne bien que manger et boire ne sont pas de simples apports normés plus ou moins médicalisés. Reconnaissons que si nous nous sommes tous retrouvés en Bourgogne, des avions, des voitures, des trains nous y ont amenés, que des téléphones, des messages ont favorisé l’organisation de ces journées, disons que la technologie d’accompagnement domestique était bien présente pour le confort de tous.

Cette histoire simple est une démonstration à la fois pluridisciplinaire, pluriculturelle pluri-sensorielle et de plus écologique puisque tous ces transferts de connaissances se

sont faits en dépensant seulement chacun 20 watts par heure et cela gratuitement. Soulignons qu’en goûtant ces vins, suite au phénomène de combustion, nous avons rejeté du gaz carbonique qui est revenu au milieu assurant la photosynthèse donc la vie sur terre et que notre résultat diurétique est retourné au sol. Ainsi en goûtant des vins nous sommes demeurés dans un cycle biologique naturel.

L’énergie : vous nous apportez des informations précises sur ce sujet. Si nous en avions une vague idée, là réellement nous devons, avec vous, nous interroger.

P.276 » on estime qu’un internaute moyen consomme 365 k-watts d’électricité pour son activité en ligne et 2 900 litres d’eau. Pour vous donner une idée, cela équivaut à la consommation annuelle électrique de 10 Haïtiens et assez d’eau pour survivre pendant 2 ans et demi » 

« Chaque photo que vous prenez et que vous postez sur votre nom Facebook est envoyée à travers des dizaines de milliers de kilomètres de fibres et de câbles et équipements… Pour vous donner une petite idée, cette photo de vous consomme à elle seule 3 ou 4 ampoules de 20 watts allumés pendant une heure.

Si Internet était un pays, il serait le 3ème plus gros consommateur d’électricité au monde avec 1 500 Twh par an derrière la Chine et les Etats Unis

  Il y a même des centrales nucléaires pour l’alimentation des data Centers

  Autour de 2020 l’économie digitale qui regroupe Internet, les terminaux, les réseaux, les Cryptomonnaies, la technologie « blockhain » et les centres de stockage pèseront 20% dans la consommation électrique de la planète bleue.

Quand on sait que seule 50% de l’humanité accède aujourd’hui à Internet, on    comprend que la croissance d’Amazon, de Google, et des autres géants d’Internet n’est pas prête de s’arrêter »

P. 278 « Nous sommes face à un problème écologique sérieux et cette course au big data est en train de nous mener droit au mur »

Me rendant assez régulièrement à Paris par le TGV, j’ai vu progressivement bon nombre de voyageurs délaissant livres ou journaux posant devant eux leur ordinateur de plus en plus miniaturisé avec parfois un casque sur la tête. Pendant ce temps les paysages défilent sans qu’ils s’y attachent. Maintenant grâce à votre livre, je sais qu’ils polluent en consommant de l’énergie. Il est vrai que je suis resté fidèle à mon petit carnet de notes et à mon crayon et je souris en me rendant compte que je fais sans le savoir un acte écologique. Mais ce qui m’attriste c’est qu’en arrivant à destination, sortant de mon compartiment lorsque je dis « au revoir Madame, au revoir Monsieur, bonne journée » on me regarde comme un importun. Ils sont encore branchés, isolés de leur environnement. Autrefois, on parlait, on échangeait. C’était vivant parfois instructif. Je me souviens d’un voyage où prenant mon train à destination d’Hendaye, deux dames espagnoles qui échangeaient dans leur langue sur un sujet qui, selon leur visage et la force de leurs paroles devait les fâcher, l’une me dit en français « on n’est pas d’accord, elle n’est pas croyante et ne veut pas en démordre, vous ne pourriez pas m’indiquer un médicament pour la faire changer d’avis (on pensait autrefois que l’usage des médicaments un peu comme l’I A allait régler tous nos maux)

Aujourd’hui je suis privé de tels moments gratuits mais chaleureux et j’ai le sentiment que la technologie numérique favorise l’égoïsme, l’individualisation. Cependant je suis très à l’aise de vivre mon époque, elle est exaltante, mes acquis m’aident à trier dans les nouveautés technologiques ce qui me paraît utile. Néanmoins, lorsque Luc Julia nous décrit la maison du futur j’avoue que toucher l’interrupteur pour y voir clair n’est pas une corvée pour moi, qu’ouvrir les volets le matin et regarder par la fenêtre le paysage urbain ou rural m’est utile et me permet de choisir selon le vent, le ciel, les propriétés de l’air inspiré et m’habiller en conséquence, préparer mon petit déjeuner selon mes goûts, organiser mes occupations…. Tout cela sans coûter à la société énergétique. Il est vrai que l’on m’a plus appris à économiser qu’à dépenser inutilement.

Je suis amené à me poser une question : comment se fait-il que ce soit cet ouvrage que tout le monde devrait ou va lire qui fasse état de cette situation en particulier écologique ? Nous avons en France des Services, des Hommes politiques payés pour connaître suffisamment ce sujet. Pourquoi n’est-ce pas eux qui auraient du écrire ce livre. Cela m’inquiète d’autant plus comme je l’ai déjà signalé que nous avons 1 ministre et 1 secrétaire d’état qui affirment organiser l’avenir du pays grâce à l’intelligence artificielle. Lorsque Luc Julia écrit « l’intelligence artificielle » est de la fumisterie, cela fait désordre et si l’on ajoute la taxe Carbonne sans signaler la part énergivore inimaginable de ces technologies, il est difficile de prêter l’oreille à ceux qui prétendent nous diriger.

                   J’aimerais entendre nos responsables politiques s’exprimer clairement sur nos cinq sens, c'est-à-dire relancer l’éducation au goût des enfants dans nos écoles. Ce n’est pas un projet mais une réalité qui a touché, voilà une dizaine d’années plus de 100.000 enfants en France, qui s’est implanté en Suède puis depuis 3 ans au Japon. Cela permet aux enfants d’apprendre à utiliser leurs cinq sens en particulier pour goûter les aliments et boissons qui, 3 fois par jour les alimentent au lieu de les voir avaler tout rond sans porter intérêt à cette voie essentielle pour leur équilibre alimentaire mais aussi qui les éloigne des réalités des productions agricoles, des régions et de leur terroir, des rythmes saisonniers des climats. Après on peut introduire des outils pédagogiques modernes pour favoriser leur instruction sans les conditionner sottement. Ils auraient été sensoriellement préparés sur leurs aptitudes naturelles à utiliser leurs cinq sens donnés à tous dés leur naissance et vous tenez à nous avertir en introduisant l’idée d’intelligence augmentée qui me paraît plus raisonnable

P. 266 « l’intelligence augmentée va nous apporter du bien-être et du confort aussi bien matériel que spirituel »

Puis P.273 « Chacun de nous doit comprendre que l’Intelligence augmentée améliore simplement les produits et les Services mais ne remplace en aucun cas les humains qui les utilisent »

C’est pour cela que vous faites appel à cette évolution vers l’interdisciplinarité ou pluridisciplinarité, ambiance qu’involontairement j’ai toujours pratiqué et qui voudrait voir accompagner cette intelligence augmentée par l’apprentissage de nos cinq sens afin d’éviter que les technologies nouvelles aveuglément choisies

  • Favorisent l’individualisme
  • Fassent oublier les règles élémentaires de la politesse
  • Entachent l’idée de l’effort répondant à un désir pour conclure par le plaisir
  • Arrêtent la désensorialité de nos sociétés
  • Continuent de rendre nos dix doigts « inactifs »
  • Ne Permettent pas que chaque être vivant sur cette terre puisse accéder à un métier et soit abandonné au chômage, c'est-à-dire à l’oisiveté
  • N’accompagnent pas la nomadité de l’évolution de nos sociétés
  • Pour terminer, je remercierai Luc Julia de nous avoir offert un éclairage scientifique aussi précis et nécessaire pour nous mettre en présence d’avancées considérables, mettant entre autres à la disposition de chacun par un simple téléphone une encyclopédie mise à jour en permanence qui nous permet de « savoir ». Après ce sera à nous d’avoir envie de connaître.               

                                                                               Jacques Puisais, le 01 mars 2019

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